Me voici en route pour Roubaix.
Le plus simple est de prendre le metro ligne 2 et de descendre a Roubaix Centre. Il faut compter 13 stations depuis la gare Lille Europe, environ 30 minutes. Une fois descendu, il faut encore marcher 10 minutes.
La facade a gardé son allure industrielle
Le musee de la Piscine est née de la volonté de renover ce vieux batiment - initialement une vraie piscine municipale - en un lieu de culture avec des expositions permanentes et des expositions temporaires.
Ce qui me frappe d'emblée, c'est le monde : Les gens viennent en nombre et en famille, avec parfois des enfants en bas âge et visiblement certains viennent de loin, si j'en juge par le regard perdu ou l'accent.
Tant pis pour l'exposition de Camille Claudel bondé, je cherche MON expo à moi
La structure du musée s'articule autour d'un bassin central, avec des coursives au premier étage, sans doute d'anciens vestiaires, et des cabines de douches au rdv, autour du bassin
Cela contribue à rendre une athmosphere très particulière, le regard ne se porte pas comme dans un musée habituel
Pour vir l'as^pect plus classique du musée, il faut aller dans la parite annexe, grande et lumineuse, où je suis eblouie par la lumiere qui illumine les oeuvres peintes
Je m'attendais à un petit musée, vide de monde, je découvre avec émerveillement un magnifique lieu de culture, visilbement connu et bien implanté
Ma déception viendra d'avoir oublié mon appareil photo et de mon téléphone, pas mal déchargé en prenant les photos précédentes
J'espère en avoir assez pour les petits poilus
Allons donc voir se lever le soleil sur le bassin
Le bassin d'orgine est bien plus vaste mais l'idee est restee et on deabule a proximite des oeuvres de marbre.
J'adore la sculpture car l'artiste a bataille contre la pierre pour rendre un ouevre de delicatesse et de douceur, autour de laquelle on peut tourner et qui ainsi revele d'autres facettes.
La sculture au contraire du dessin, de la peinture ou des photos ce n'est pas seulement ce qu'on nous donne a voir
et cela suscite souvent en moi l'envie de toucher...un peu comme les pelotes
En bout de bassin une oeuvre qui m'evoque la dentelle de mes châles
( désolée, on est sur un blog de tricot et pas de critique d'art, je reste dans mon domaine )
Je grimpe à l'étage pour chercher les petits bonhommes de laine
Il y a là 15 ou 16 m de petits soldats, mais si petits dans l'immense coursive que je les ai même cru presque cachés
Regardons les de plus près
IIs sont 780
Une oeuvres à 1000 mains
Voici 2 des 1000 mains, celles de MissOrangina, adorable tricoteuse que j'ai pu croiser en vrai.
C'est son compagnon qui a fait les photos qui ont été montrées sur Facebook le jour de l'inauguration.
Et encore 2 autres sur les mille.
Non pardon, il en manque une qui sert à tenir l'appareil photo
Petit zoom sur les différentes armées
L'Afrique, je crois
L'armée belge avec ses pompons rouges
Les casques à pointe marron de l'armée allemande
Les Poilus français
Je suis émerveillée de voir comment chaque soldat est différent, chacun avec son casque pourtant identique au départ.
Cette multitude de différences se transforme par la magie du nombre en une Mulititude, entité cohérente, mais entité par elle même.
Vue depuis la cabine de douche, où on peut voir comment les gens réagissent face à cette armée au ras du sol
Dans les cabines de l'autres côtés sont exposés d'autres petits soldats, cette fois ci dans des vitrines.
Le seul petit soldat à avoir des yeux
je crois même s'il y a comme une larme au coin de l'oeil.
Il regarde la phrase de Rudyard Kipling, que Délitmaille nous explique ici "Si quelqu'un veut savoir pourquoi nous sommes morts, dites-leur : parce que nos pères ont menti"
Le soldat Mondrian
Soldats en tenue de camouflage
Et mon soldat préféré, celui qui malgré lui parle de Nature, de fleurs, de renaissance et du cycle des saisons et de la vie.
Cette exposition a beaucoup plus aux enfants présents, personne n'a touché les petits soldats
Mon impression sur cette exposition ?
Tout d'abord j'ai été surprise de la place laissée à ces petits soldats
Tout nombreux qu'ils soient, malgré la longue gestation nécessaire, malgré le travail nécessaire, l'impression de les voir au ras de terre, dans un coin beaucoup moins passant du musée m'a donné l'impression que la laine avait encore une place dérisoire.
J'aurais aimé que les gens prennent conscience d'avantage de ce que cela a nécessité
Ces longs mètres de soldats semblent si courts rapportés à la taille de la coursive.
Puis petit à petit j'ai donné mon interprétation.
Quelle place a aujourd'hui l'armée dans nos sociétés pacifiées et en temps de paix ?
Que reste t il des soldats morts pour la Patrie ?
Comment vit on le passé dans un monde qui vit à 100 à l'heure et pour qui le temps a valeur d'urgence ?
N'est ce pas une nécessité que d'oublier la guerre pour avancer ? N'est ce pas une constance de l'Histoire de se répéter parce que les hommes n'ont pas de mémoire ? Parce que les sacrifices sont rarement utiles pour les générations à venir.
Ces petits soldats pour les enfants du musée ne sont pas une œuvre mais des jouets potentiels
Ces morts, même par millions, ne sont que des morts et plus des êtres vivants, avec une vie, une histoire, une famille, des espoirs ou des projets. Par leur mort, ils sont devenus dérisoires, même par millions.
C'est un choix que de porter la mémoire des gens et des évènements.
Ces petits hommes à ras du sol, sans armes, laminés par une guerre longue, humbles, nécessitaient donc qu'on aille et qu'on se penche sur eux.
Je vous recommande donc d'aller dans ce musée et de vous repaître aussi de la beauté de l'art et de l'horreur de la guerre.
Le meilleur et le pire des hommes en quelque sorte.